
L'histoire de Saint-Remy-la-Calonne
. . . . « H i s t o i r e d e m o n v i l l a g e » . . . .
[ Extrait
d'un guide des Côtes de Meuse de 1980]
« En 946, cette commune s'appelait Saint-Remy
tout court, jusqu'en 1425 où elle s'appelait Saint-Remy-les-Palmeix.
Sans être officielle la dénomination de Saint-Remy-sous-les-Côtes
aurait existé avant 1914.
Le 24 juin 1921, Saint Remy s'appellera Saint-Remy près
les Eparges. Ensuite le 22 janvier 1922, sur proposition de Monsieur
le Préfet de la Meuse, le conseil municipal adoptera la
dénomination de Saint-Remy-la-Calonne. Saint-Remy faisait
partie des vingt-quatre villages composant la Châtellerie
d'Hattonchâtel (860 à 1546). Ensuite, elle fit partie
de la prévoté de Lorraine (1546 à 1608)
puis français (1608 à 1790).
La rivière "Le Longeau"
prend sa source à quelques kilomètres et traverse
la commune sur toute la longueur.
En 1585, Saint-Remy comptait 46 feux. Il y avait
un meunier, trois pâtres, dix mendiants, quatre nobles
et une veuve.
En 1632, la peste qui s'était manifestée
en 1624 à Hattonchâtel et Vigneulles reprend sur
un plus vaste périmètre, en trois mois, elle a
fait à Saint-Remy soixante-douze victimes.
En 1860, il y avait 348 habitants, en 1914, il n'en restait que 156, la population était
agricole et artisanale où l'on trouvait un maréchal
ferrant, trois charrons, un menuisier, un cordonnier, un bourrelier,
des tourneurs sur bois qui fabriquaient des quilles, des boucles,
des battoirs de fléaux ainsi que des battoirs à
linge. Un de ces tourneurs avait une spécialité : les
rouets qu'il exécutait d'une façon impeccable.
Les tisserands avaient disparu avec la fin de la culture du chanvre.
On fabriquait du fromage fondu
ou cancoillotte, les fromages non consommés étaient
séchés, la crème non consommée servait
de beurre.
Pendant la belle saison chacun
se livrait à l'exercice de sa profession. L'hiver beaucoup
d'hommes allaient travailler "au bois" ; ils prenaient
un "canton" dans la coupe affouage et travaillaient
pour le compte de l'adjudicataire qui avait entrepris la coupe.
Les femmes brodaient, souvent jusqu'à une heure très
avancée dans la nuit. Souvent, rassemblées à
trois ou quatre brodeuses sur le même métier, avec
pour éclairage une lampe à pétrole suspendue
ou posée sur une latte, au milieu du métier, elles
accomplissaient un travail fatigant, artistique et peu payé
qui contribuait tout de même à l'entretien du ménage.
Quatre calvaires étaient
érigés sur le territoire de la commune, ils existent
encore aujourd'hui, deux ont été restaurés
après la guerre de 14. Un seul est resté intact.
Le quatrième identique aux trois autres fut érigé
au lieudit "la côte cola" à la mémoire
d'un cultivateur victime d'un accident mortel à cet endroit.
Le 2 août 1914, la mobilisation générale
précède la guerre de 24 heures. Le village sert
de cantonnement à différentes unités. Le
cantonnement de Saint-Remy est évacué début
septembre, quelques jours après les allemands traversent
le village et montent la route de Vaux. Une partie de la population
décide de quitter le village, ces familles partent à l'aventure en direction de Bar-le-Duc. Il reste 25 personnes
au village.
La première bataille de
Saint-Remy commença le 22/9 jusqu'au 24/9 et avait compté
324 tués, 513 blessés et 51 disparus. Une deuxième
bataille aura lieu, elle débutera le 5 novembre pour se
terminer le 8. A la fin de la guerre, du village, il ne reste
que des ruines.
En 1930 le jour de la fête patronale a
eu lieu la bénédiction des vitraux de l'église,
c'est l'oeuvre du peintre verrier M. Muller de Pont-à-Mousson.
Le premier vitrail de droite représente Saint Georges,
a été offert par des petits commerçants
de l'Oise en souvenir de leur fils disparu dans les combats de
septembre 1914. Le 19 novembre 1932, a lieu l'inauguration du
Monument aux Morts, la population comprend 24 ménages
pour 89 habitants.
En 1938, la situation à St Remy était
redevenue normale, grâce à la tenacité et
au travail de ses habitants qui n'avait pas voulu que leur commune
disparaisse.
En août 1939, les bruits
de guerre circulent. Les chevaux furent requis, les hommes mobilisés,
la vie va tourner au ralenti. Les troupes allemandes gagnent
rapidement notre région. c'est l'exode. La Kommandantur
est installée au presbytère.
Le 2 septembre 44 en
fin d'après-midi arrive un détachement américain
et délivre le village. Pour la deuxième fois, I'après
guerre recommence. Le premier tracteur est attribué fin
46 début 47, trois autres suivront. Malgré cet
effort de motorisation Saint-Remy verra son déclin dans
les années à venir (...) »
La Lorraine Illustrée
SAINT-REMY (Meuse) - Rue Centrale
An 2000
Gabriel Verdun écrivait en 1971 : « Un petit village
autrefois vivant, aujourd'hui presque mort, tel est Saint-Remy-la-Calonne ». Après des années d'hibernation, la vie
commence à reprendre peu à peu avec des activités
professionnelles diverses : maçonnerie gros-oeuvre, élevages,
trufficulture, tourisme...
Faisons encore
appel à la mémoire écrite du village :
« Souhaitons
un avenir prospère au parc régional de Lorraine ;
peut-être que la réussite des projets envisagés
fera que pendant des années encore l'air si sain de notre
pays sera respiré par des humains, qui, certes ne prendront
pas notre succession, mais auront peut-être une pensée
pour nous.» Cher
Gabriel Verdun, c'est fait... Il y a 30 ans, vous n'auriez sûrement
pas imaginé que l'on parle de vous sur le net !
Note :
Merci à Alain Blind,
ancien Maire de Saint-Remy-La-Calonne pour m'avoir numérisé
d'anciennes cartes postales et prêté un exemplaire
du livre ''Histoire de mon village : Saint-Remy-La-Calonne" (1971)
de Gabriel Verdun.
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